
Huile Mar Thieriot
Aller à pas feutrés
Sur le gazon humide
Sans troubler
La beauté du jour
Des gorgées de pluie
Matinales
Inondées
De lumière
Devenir branchage
Fleur au vent
Calme des carpes
Dans l’eau vive
Mar Thieriot
Huile Mar Thieriot
Aller à pas feutrés
Sur le gazon humide
Sans troubler
La beauté du jour
Des gorgées de pluie
Matinales
Inondées
De lumière
Devenir branchage
Fleur au vent
Calme des carpes
Dans l’eau vive
Mar Thieriot
Lointaine
Je disposais
Pas à pas
des fleurs parfumées
dans des vases effilés
Pétris par Elsa
Chaque semaine
le rituel se renouvelait
Bouquets et retrouvailles
Vider l’eau
couper les tiges
Choisir
de nouveaux boutons
Marier les couleurs
Débusquer l’harmonie
À chaque fois
tandis que l’on manie
avec dextérité
La vie des fleurs
L’on se prépare
à leur mort
à nos morts
Elsa souriait doucement
Lorsqu’elle m’apprenait
à manier avec lenteur
Les bouquets d’Ikebana
En silence toujours
couper
trier
Sécher
jeter parfois
Voir jaillir
Voir éclore
La fleur verticale
Mar Thieriot 9 Octobre 2019
De cendres et d’or – détail huile – Mar Thieriot
À coeurs ouverts
Joie de feu offerte
En partage
Des mots banals
Tendres
Pourtant
Fusent
De nulle part
Nous
Nous sommes parlés
À cœurs ouverts
La nuit fraîche
Paisible
Enchanteresse
Comme une lune haute
Dans un ciel
Pavé d’étoiles
Sans craintes
Sans jalousies
Sans ressentiments
Puis un long silence
A suivi
Traversant la grisaille
De la grisaille
De retour à nouveau
Vers nos vies
À part
A peitos abertos
Alegria do fogo
Compartilhado
Palavras singelas
Porém ternas
Acontecem
Em um não lugar
Falamos
Peitos abertos
Anoitecer calmo
A lua alta
No céu
Polvilhado de estrelas
Sem medos
Sem ciúmes
Sem dúvidas
Depois
Um silêncio profundo
Atravessa os dias
de cinza
nas cinzas
De volta
A caminhos separados
Mar Thieriot
T’écrire
Une bribe d’histoire
Un conte fantastique
Avec sa part d’horreur
Et de merveilleux
Un roman de gare
Un feuilleton
Déjà vu
Cent fois
Quelques modèles de rôle
Hétéroclites
Lolita
Antigone
Camille Claudel
Thérèse D’Avila
La fille du voisin
La femme d’à coté
Carmen
Une petite fille myope
Les cailloux blancs
Sur le sentier
De cette histoire
S’en vont à Venise
Là où règne un lion
Et une paire d’ailes
De griffes et de plumes
Bribes de vie de boxe
De Tango
Et de paralysies
Le premier souvenir
Une chevauchée débridée
Avec un Alezan fauve
Seule
Ivre de vent
Puis
Le sourire suave
D’une grande mère triste
T’écrire
Il n’y a cela qui compte
Pour durer
Dans la cohue furieuse
Dans la cohue haletante
Une main bien vivante
Qui gratte l’écran de nos rêves
T’écrire
Encore et encore
Un palais du dix-huitième
Et des taudis en pagaille
Les jours maudits
Les jours d’extase
Laisser dans l’ombre
Reposer
Ton fantôme nu
Mon fantôme nu
Baptiser
L’éclair
Mar Thieriot
Pouvoir être à vous
Rosée
légère
brise
matinale
simple
douce
Collier de paroles
éclot dans le secret
d’une nuit d’orage
lors d’une montée de cime drue
Où tout était en jeu.
Pouvoir être le rire limpide
l’eau fraîche et claire
l’eau forte et bruyante
du torrent rapide et droit.
Vous consoler de la longue tourmente
en ne disant rien
Pouvoir être le silence
Austère
le sacre et le chant
les pas sonores
dans une allée déserte
au loin
en un monastère
proche d’une rivière
Dans une Abbaye obsessionnelle
Être enfin la plus folle
la plus discrète des prières
celle qui ne s’excuse pas
mais qui prend place
une voix de plus s’abaisse
pour tendre
ces bras de pierre vivante
à un soleil à terre.
Mar Thieriot In FAUSTA, 2018 ( Ed. AMALTHÉE)
La vie pose
Ses défis
Sa cadence
Son air de fête
Ou de désastres
À nous de composer
Parfois
À bout de souffle
À bout de route
À court de mots
À coups de rame
Au bord des larmes
Avec le plat du jour
Les bilans imprévus
Un monde
à refaire encore.
Parfois un rire…
Parfois un rire
à cacher
Sous l’oreiller
Un rire volé
Au vertige
Juste parce que
Tiède et bien vivante
Je repose
Au creux d’un bras
L’eau s’écoule
Présence
Calme
Dis-moi
As-tu frôlé l’éclair
Vie étoilée
Après
La nuit
Mar Thieriot
Oil on wood – Mar Thieriot
Plongée dans la nuit
Une cicatrice te blesse
Nous sommes éveillés
Comme des chouettes
Les émotions colorent
Deux veilles
Deux feux lents
Luisent ardents
Dans le silence épais
À la pointe de l’aube
Les mots dansent
Sur l’écran allumé
Où je trace ta douleur
Témoin les mains ouvertes
Auteure impuissante
À sauver la vie
Si seulement
La poésie portait
Le miracle
Si seulement
Elle pouvait
Le chemin
Deux solitudes
Apaisées
Par le rythme
D’une berceuse obscure
Endormi
Tandis que je compose
Lointains
Les mots montrent
Vers le ciel
Verticaux
Ils se hissent
Pour heurter
L’étoile
Mar Thieriot
Huile sur toile – Mar Thieriot
Début d’année pensif
2019
Se relire
Ne pas toujours
Se reconnaître
Des vers pauvres
Pour une vérité
Renouvelée
Chaque matin
Des vers offensifs
Démasqués
Début d’année seule
Plongée dans le noir
Entre sommeil et veille
Rêveuse
Minuit tranche
Je copie
Les vœux de Brel
De Mnouchkine
Les mots ravalés
Peinent à faire surface
Début
Malgré tout
Comme un brin d’herbe
Une terre en latence
Une rémission possible
Une bouffée de chaleur
Inespérée
Fuir les rituels
Rugosité des vœux
Que je ne sais plus trop
Échec paisible à l’horizon
C’est là que je vous trouve
Là
Après les abîmes
Là
Où le silence
Colore
Berce
Luit
Là
Où un sourire
Éclabousse
Une page
Mar Thieriot – Montreal, 2019
Huile sur toile – Mar Thieriot
Vivre avec un corps
Qui ne répond plus
Mais vivre
Vivre
Sans causes à défendre
Sans preuves à faire
Sans mots pour le dire
Mais vivre
Je te regarde lutter
Insister
Juste pour être là
Présent
Avec eux
Tiède
Souriant
Patient
Je te regarde vivre
Je t’ai vu tomber
Je t’ai vu te relever
Une fois
Deux fois
Cent fois
J’aimerai
Que ce soit plus facile
J’aimerai
Chasser la douleur
J’aimerai
Être avant la douleur
J’aimerai
Être là où elle se termine
Mar Thieriot, Montreal 2019
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Capa da edição em português
Prefácio da Edição portuguesa por Patrick Loisel